17# Le temple de Paldenshangpa : vers l’éveil
Alors que j’étais en Saône-et-Loire et afin d’apporter de la diversité dans les différents lieux visités dans la catégorie des communautés religieuses, j’ai enfin pris le temps de chercher un temple bouddhiste. La chance m’a une fois de plus sourie puisque à 50km d’Eotopia (16#) se trouvait justement un temple bouddhiste… et pas des moindres…
Le temple
Je vous présente le « temple des mille bouddhas », le cœur du centre de méditation Paldenshangpa sur la commune de La Boulaye en Saône-et-Loire. Dès votre arrivée au milieu de ce coin de bocage français très commun, vous découvrez le contraste saisissant de cet authentique temple himalayen d’architecture tibeto-boutanaise qui se dresse devant vous un peu en hauteur. Imaginez un édifice carré aux murs blancs étincelants surmonté d’un toit à trois niveaux à l’image des pagodes asiatiques et richement décoré de frises multicolores où domine le rouge écarlate et de têtes de dragon dorées. A l’intérieur, trois immenses statuts représentant « le Bouddha », « le grand Bodhisattva » et « le Seigneur de grande compassion »[1] vous font face dès votre entrée. Les décorations abondantes vous entourent. Les murs sont ornés de fresques qui relatent la vie de Siddhartha Gautama dit « Le Bouddha ». Les poteaux de soutien et le plafond en bois sont richement décorés de motifs multicolores. Les rambardes du premier niveau sont visibles lorsqu’on lève le regard. Des portraits des grands maîtres ayant reçu ou transmis les enseignements sont visibles sur de petits autels. Sur la gauche, un autre autel est présent pour recevoir les offrandes apportées par les fidèles.
Le domaine
Derrière le temple se trouve le logement des lamas. Il s’agit d’un long bâtiment à deux étages lui aussi dans le style tibétain mais à dominante jaune et qui abrite aussi, au rez-de-chaussée, l’accueil, le magasin et le réfectoire des visiteurs. Un peu plus loin dans le parc, comme pour pousser à l’extrême la sensation de contraste, un château tout droit sorti d’un conte de fées est présent ! Il s’agit du château de Plaige. Le bâtiment, construit à la fin du XIXème siècle dans un style qu’on pourrait attribuer à Viollet-le-Duc, présente une façade flanquée de deux tourelles chacune surmontée d’un toit conique couvert d’ardoises taillées en écailles de poisson. Sur trois niveaux, les murs rose poudre sont percés de hautes fenêtres entourées de pierres blanches et pourvues de volets vert bouteille. Aujourd’hui, le château sert aux stages et aux formations ainsi qu’à l’hébergement des visiteurs. Le hasard fait que je suis le seul à y résider. Je « dispose » donc d’un château pour moi tout seul pendant une semaine !…
Une histoire
Pour comprendre cette dissonance architecturale, il faut connaître l’histoire du lieu. Fondé en 1974 par Didier Garanger, disciple de Kalou Rinpoché, ce centre de méditation de la lignée Shangpa Kagyü a permis l’implantation de lamas en France. Le site du château de Plaige offrait un lieu idéal pour débuter. A l’époque, le temple se situait dans le château, dans la plus grande salle du rez-de-chaussé. Ce n’est qu’en 1987 que le temps actuel a été édifié.
Des enseignements
Mes journées sont occupées par les enseignements de Lama Pema, qui signifie « lotus », qui accepte de m’accorde plusieurs matinées pour m’enseigner les rudiments du Dharma (les enseignements). Cette femme néerlandaise de 70 ans à la chevelure longue et à la voix calme commence son enseignement par me demander de réfléchir à trois notions centrales dans le bouddhisme que sont la souffrance, la maladie, la vieillesse et la mort. Elle me remet à la fin un petit extrait d’un texte tiré du Dharma en me recommandant de le traité avec le respect qui est dû aux textes sacrés.
Je participe également aux trois pûjâ de la journée dans le temple. Il s’agit de temps de prière collective dans le temple à des heures précises qui durent environ une demi-heure. Les textes sacrés, écrits en tibétain et traduit phonétiquement en alphabet latin et en français dans de petits carnets aux pages très en longueur, sont psalmodiés accompagnés par des percussions et des clochettes. Le rythme est plutôt rapide et même si la lecture est rendue possible par la traduction phonétique, il faut être très concentré pour garder le fil de la prière. Les participants sont assis sur les coussins et alignées sur plusieurs rangées qui font face au centre de l’espace. Les lamas occupent les premières rangées et ont devant eux un petit meuble sur toute la longueur de la rangée qui leur permet de poser leur carnet et certains objets de culte. Il est étonnant de voir toutes ces personnes vêtues de l’habit traditionnel bouddhiste mais avec des faciès d’occidentaux…
Être lama
Malheureusement, je n’aurai pas l’occasion de rencontrer d’autres lamas et encore moins de partager un peu de leur vie collective, mais les temps d’échange avec Lama Pema m’apportent certaines réponses. Une dizaine de lamas vivent sur le lieu. A la différence des moines tibétains qui doivent respecter strictement plus de trois cent principes, les lamas peuvent sortir du temple et même travailler à l’extérieur. Dans le sanctuaire, ils portent l’habit de pourpre et l’écharpe safran mais, à titre d’exemple, ils n’ont pas le crâne rasé. Les femmes et les hommes se côtoient librement. Pour devenir lama, il faut suivre trois ans de retraite pendant lesquels les enseignements bouddhistes vous sont transmis.
A mon arrivée, le mois d’octobre avait commencé depuis quelques jours et une nette fraicheur associée à un ciel argenté venait de s’installer et contrastait avec la chaleur estivale des jours passés. Cela donnait tout de même un peu l’impression d’être dans l’Himalaya. De retour sur le plancher des vaches, ma prochaine étape est un retour en occident dans un décor bien différent. Et même si le trajet vers le 18ème halte se termine par l’ascension de la colline de Taizé, la haute montagne n’est pas pour tout de suite…
[1] Ces trois dénominations sont celles prononcées pendant les pûjâ (les officies bouddhistes). Certaines sources leur attribuent respectivement les noms de « Bouddha Sakyamouni », « Tara Verte » et « Gourou Rinpoché ».
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